Exposition Art & Football - Air France A 380

Exposition dans  "La Galerie"  du A380 d’Air France de Paris à Dubaï et Johannesburg du 11 juin au 11 juillet.

La playliste de Ikono TV

Esther Mahlangu, Clint Strydom, Giovanni Dalessi, Hiroyuki Matsuda, Gavin Rain, Pierre Schwartz.

Né en 1950, le photographe Pierre Schwartz vit entre Montpellier et Paris. C'est un fada, comme la plupart des artistes. La maladie dont lui souffre plus spécialement et qui lui mérite le nom d'artiste, est qu'il s'est piqué depuis quelque dix ans de photographier des buts de terrains de football. C'est-à-dire un cadre rectangulaire, fait du sol (pelouse ou terre battue plus ou moins semée de caillasse) et en général de trois tubes de fer; parfois avec des béquilles, pour tenir le cadre; certaines fois avec un filet; le cadre peut être en bois; à l'extrême limite, il peut être peint sur un mur. Enfin, nous connaissons plus ou moins ce que c'est qu'un but de terrain de foot. Ce à quoi on avait moins réfléchi, jusqu'ici, c'est que c'est aussi un cadre, au sens de l'optique. Et que si l'on se met face à lui, à sept mètres, comme le tireur de penaltys, on voit le paysage qui déborde largement le cadre, et une partie du même paysage, strictement cadrée celle-là à l'intérieur des buts. Il faut bien sûr qu'il n'y ait ni joueurs, ni spectateurs, ni gardien de but pour sourire bêtement : rien, que le paysage. Il suffit alors de s'acheter un appareil photo, de la pellicule noir et blanc, de se balader un peu, de Balaruc-les-bains à Millau, de Candillargues à Marsillargues, Marseille ou Fos-sur-Mer, et si l'on a un peu le temps de Sarajevo à Rio de Janeiro, de Kumasi (au Ghana) à Liverpool, ou Soweto, Miami, Hô-Chi-Minh-Ville, Ushuaia, en Toscane, en Patagonie, dans le Minas Geiras, à Zacatecas au Mexique, à Frankfort et Guernica, et puis de rentrer par Sedan. On se met à dix mètres des poteaux, clic, et on repart avec un paysage étrangement cadré. On recommence 125 fois, ça prend une décennie, à peine, on tire les clichés en grand format, un mètre par un mètre. C'est très facile. Et cela fait une exposition intrigante.
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François CHASLAIN    France Culture

 

Shootyourgoal.com est un site internet participatif qui s’inscrit dans la suite de mon projet des photographies de But de football. Le lancement est prévu à l’occasion de l’exposition One Shot au B.P.S 22 de Charleroi avec la coupe du monde en toile de fond.

 Commencée il y a un peu plus d’une dizaine d’année, cette série se base sur la répétition d’un objet universel qui par le jeu de la photographie, devient une sculpture et constitue le cadre involontaire d'une portion d'espace de l'arrière-plan. Le point de vue choisi est unique, frontal, centré, c'est souvent la place du tireur de pénalties. Il introduit un jeu du cadre dans le cadre et place le spectateur dans une position vis à vis du paysage qui rappelle l’attitude du peintre au 18 eme siècle ou du photographe plus tard.

Si les photos sont prises en dehors de toutes scènes sportives et en noir et blanc pour éviter une quelconque anecdote, l’évocation du football comme pratique universelle et populaire est bien présente dans les photographies. La collection qui comporte plus de 1500 photographies en noir et blanc, issues du : Brésil, Soudan, Vietnam, France, Espagne, Afrique du Sud, Ghana, Sarajevo (BH), Argentine, Chili, Mexique, Turquie, Italie, Allemagne, Belgique, Etats Unis a déjà donné lieu à des expositions un peu partout dans le monde et a pris la forme d’un livre publié en 2008 aux éditions Ville Ouverte à Paris.

Ces expositions et publications m’ont permis de vérifier l’impact de ce travail sur le public. Je reçois maintenant des images de buts réalisées dans le monde entier par des amateurs qui ont mémorisé le concept et me proposent des images qui reprennent les principes mis en place dans mon travail. Cet intérêt m’a décidé à créer « shootyourgoal.com » un site internet participatif qui abritera ces images parallèlement à ma propre collection.

 
L’objet du site est d’utiliser les nouvelles formes de communication pour fédérer une population sensible à la perception d’une œuvre et de mesurer la résonance d’un nouveau concept dans une pratique personnelle proche du jeu . Il s’agit d’aborder le football comme vecteur d’une véritable pratique culturelle populaire et de profiter de son caractère universel pour poser également des questions sur le paysage ou l’architecture. C’est enfin l’idée de créer une oeuvre collective à partir d’une idée simple et entendue par tous. La proposition s’accompagne d’une simplification par rapport aux principes que j’utilise dans mon projet, afin de correspondre à une pratique « amateur » : les photos prises face au but peuvent être en couleur, dans n’importe quel format et ne doivent pas être des scènes de jeu. Les images seront légendées afin de petit à petit tisser une sorte de toile autour du monde et des commentaires qui seront publiés peuvent également accompagner les images.